(Basho est le nom de plume et Matsuo, le nom de famille. En japonais le nom de famille est antepose. On appelle souvent un poete de haiku par son nom de plume ou par son prenom.)
Matuo Basho (1644-1694) Dans le vieil etang Une grenouille saute Un ploc dans l'eau ( C'est le haiku le plus celebre au Japon. Fu-ru-i-ke-ya ka-wa-zu-to-bi-ko-mu mi-zu-no-o-to. 5-7-5, soit 17 syllabes. En japonais on ecrit le haiku sur une ligne. Mot-cle concernant la saison : kawazu (grenouille) - ici le printemps ! ) Sur une branche morte Un corbeau s'est pose Soir d'automne Herbes d'ete ! Des traces des reves Des guerriers y flottent Le silence ! Penetrent dans le rocher Les voix des cigales Mer houleuse ! La voie lactee Se deverse vers Sado (L'ile de Sado etait connue a l'epoque comme un lieu d'exil) Rien ne nous dit Qu'elles vont mourir Les voix des cigales Le printemps s'en va ! Je le regrette Avec mes amis de Oumi (A cette epoque-la, Basho sejournait dans la province de Oumi, aujoud'hui le departement de Shiga) Tombe malade en voyage Mes reves errent Sur des plaines denudees Tan Taigui (1709-1771) Premier amour Pres de la lanterne Le tete-a-tete Yosa Buson (1716-1783) Champs de colza en fleur ! Lune au levant Soleil au couchant Mer au printemps ! Tout le long du jour Vagues monotones et reposantes Sur la cloche du temple S'est pose un papillon Qui dort tranquille Melancolie Je suis monte sur la colline Ronciers en fleurs Quelle joie De traverser a gue la riviere en ete Sandales en mains Takahama Kyoshi (1874-1959) Le serpent s'esquiva Mais le regard qu'il me lanca Resta dans l'herbe Oono Rinka (1904-1984) Cerisier sauvage Au bout d'une branche Un village Fujita Shoshi (1926-) Sans amour Je nage En haute mer Plus leste qu'un machaon Une lyceenne passe A Yoshino (Yoshino se situe en province, mais autrefois c'etait une des capitales du Japon) * * * * * * * * * * * * * * * * Sasaki Toshimitsu (1943-) Avec l'air du printemps Je gonfle Le pneu de mon velo Sur la montagne enneigee Quand le feu brule Monte un parfum de neige Dans la tenebre profonde De l'universite Gemit un hibou Hiroshima en automne Soudain un crepuscule Couleur sanguine Quittant mes lunettes de soleil Je contemple Montagnes et rivieres Meme aux jours pluvieux Le perelin avance Dans la pluie A l'eclair en pleine nuit La Tour Eiffel repond En trepidant Tulipes ! Terre autour de vos bulbes Il fait clair aussi ? Luminescentes lucioles ! O ! lueurs des trains Du temps jadis Fin des vacances ! Mon coeur paresseux Reste pourtant petillant Sorti Sous les vapeurs du soleil Me voila fermement resolu Carnaval ! Tes seins dansent Et dansent toujours Soir d'automne ! Embrasse Par la fragrance de l'olivier odorant Vent d'automne ! Au fond de mon coeur Un poisson sans yeux L'iceberg Obstinement fixe Au centre de ma tete
Renouvele le 18 aout 1997
(Depuis le 15 fevrier 1997 )